L’année 2009 fût ma « vrai » première année de Cash Games. Voici un bilan issu de cette expérience forte en émotion.
Pourquoi je me suis mis au Cash Games ?
J’ai lu sur un site ou blog qu’un grand joueur avait dit : « Le cash games est le nerf de la guerre », c’est comme « allez au charbon » (il me semble que c’est Doyle Brunson mais pas sûr). Cette phrase a créé un déclic chez moi. Il fallait que je saute le pas pour passer « aux choses sérieuses et aller au charbon ».
Première crainte
Habitué des tournois et sit n’go à faible buy-in, je connaissais mes pertes avant de commencer à jouer. Si je sors non-ITM, pas de mauvaises surprises !
Pour passer au cash games, j’ai dû m’habituer à :
- jouer de l’argent à chaque main,
- jouer sans connaître mes pertes potentielles,
- apprendre à jouer au Cash Games, si différent du jeu de tournois,
- perdre relativement beaucoup d’argent (en termes de caves)
- et enfin apprendre à résister au TILT.
Tout un programme !
Jouer de l’argent à chaque main : Mine de rien, au début il faut s’habituer à miser ses dollars, ne pas avoir peur quand un pot grossi et abandonner le coup parce que le pot devient trop gros.
Pour contrer cela, un petit conseil aux débutants : il faut convertir ses dollars en jetons. Et penser en bb (big blinds) peu importe la limite.
Jouer sans connaître mes pertes potentielles : Jouer vers l’inconnu. Un vaste programme. Personne ne sait comment va se passer une session avant de la commencer. Ce que j’ai appris au cours de cette année, c’est qu’il faut jouer son meilleur poker, A-Game diront certains, peu importe le résultat. Si l’argent est au milieu quand on est devant, le coup est ev+ même si la river miracle que touche l’adversaire nous fait perdre une cave. Il faut apprendre à se détacher du résultat et ne retenir que si le coup est bien joué ou pas. Point final. Il ne faut surtout pas se mentir. L’adversaire à toucher sa carte miracle mais est-ce que pre-flop et au flop le coup n’aurait pas pu être joué autrement ? Il faut étudier les principaux coups et apprendre de ses erreurs. Au final, gains ou pertes, le long terme sera notre seul juge.
Apprendre à jouer au Cash Games, si différent du jeu de tournois : « Tournois et Cash games ? C’est pareil, on joue au poker ! ». Et bien non. Ce n’est pas pareil. C’est même très différent. Je ne détaillerais pas les différences ici. Il faut savoir s’adapter au cash games si on est un joueur de tournoi et être prêt à modifier son jeu en acceptant les « codes » du cash games. Ce qui n’est pas une mince affaire, seule une pratique assidue permet de progresser encore et encore.
Perdre (relativement) beaucoup d’argent... : Oui il faut s’y préparer. Le bad run guette et vous attend pour vider votre bankroll. « Online Poker is rigged ! » diront les plus touchés. Les 20 dernières caves jouées ont disparu de votre bankroll sans que vous ne puissiez lutter. Voilà le cœur du jeu en cash games. Je suis persuadé que les cycles de chance et de malchance existent pour en avoir vécu :
avril – mai – juin (NL5) : je run good comme un dieu, j’écrase la limite en 2 mois et demi (+ de 20BB/100 avec des pics à + de 30 BB/100).
De juin à décembre (par 2 fois en NL10) : je run bad de chez bad. Les autres n’arrêtent pas de toucher leur 1 ou 2 outers pendant que mes tirages ne rentrent pas, je ne touche pratiquement jamais de paires au flop, si j’ai quelque chose de jouable, il y a toujours mieux en face… bref l’horreur.
Il faut s’y préparer sinon l’étape suivante est :
Le TILT : Trop c’est trop, ces chattards de fishs nous ont cracké notre ppA pour la 5e fois de suite, touchent tous leurs tirages, amassent les dollars grâce à la chance qui nous a quittée… Direction vers des limites plus fortes en mode GAMBLE RIEN A FOUTRE pour des pertes encore plus grosses. Aujourd’hui, c’est le jour où tout doit disparaître ! Alors avant qu’il ne soit trop tard, il faut savoir s’arrêter. Couper l’ordinateur, allez faire un footing ou alors défoulez-vous à tuer des monstres dans votre jeu favori. Bref le Poker est terminé pour aujourd’hui. Je vous conseille même de faire une pause de plusieurs jours. Si cela est impossible, changer de variante à des limites inférieures.
J’ai remarqué également que mes périodes de bad run correspondent à des périodes où dans la vie réelle les ennuis s’accumulent tant que personnel que professionnels… Rien de bien grave je vous rassure mais est-ce un paramètre à prendre en compte ?
Je suis passé par toutes les étapes décrites plus haut, et comme la vie est un éternel recommencement, je repasserais par certaines d’entre-elles. Des passages obligatoires. Comme un test de résistance à notre motivation, les coups durs reviennent. Souvent, on en ressort plus fort. Notre persévérance aura raison de la variance sur le long terme. Les good runs aussi vont revenir soyons-en sûr !
Le cash games demande une volonté de fer, un respect des règles sans faille et un combat contre nous-mêmes permanent pour éviter les dérives.
Règles de base pour les débutants
Pour débuter en NL2 : ayez minimum 20 caves d’avance soit $40. Cela permet de se faire la main.
Ne perdez jamais plus de 5% de votre bankroll par session, soit $2 en NL2 : 1 cave.
Augmenter le nombre de caves minimums au fur et à mesure que vous changer de limites pour absorber les pertes plus facilement.
Multi-tabler que quand vous êtes à l’aise avec une table et gagnant sur votre limite. D’abord vous vous habituez à 2 tables, puis 3, etc…
Jouer en fullstack, c'est-à-dire que vous rentrez sur la table avec $2 en NL2, $5 en NL5, $10 en NL10, etc…
Il existe la stratégie du petit tapis qui consiste à entrer avec la moitié (ou moins) d’une cave sur une table et de balancer son tapis avec uniquement AA, KK, QQ, AK. Bien que cette méthode fonctionne en NL2, elle n’est pas formatrice du cash games et ne fonctionne plus au limite supérieure. Si vous passez en NL5 avec cette méthode, vous vous ferez écraser (en plus en NL5 les joueurs sont plus sérieux qu’en NL10 !). Préférez atteindre $60/$80 avec cette méthode et restez en NL2 en jouant fullstack pour avoir des vrais bases solides. Peu importe le temps que vous y passez. L’important c’est d’apprendre, pas d’aller vite.
Surtout ne faîtes pas comme de nombreux joueurs que je rencontre en NL10 et qui ont des stats archi-perdantes en NL100 voir NL200. Ils ont fait l’erreur de commencer à des limites qui méritent des bankroll au dessus de $5000 et un niveau qu’ils n’ont pas.
Vous passerez également par les étapes citées plus haut, c’est inévitable alors préparez vous à ne pas tilter !
Mes Bonnes résolutions Cash Games online pour 2010
- Continuer à grinder la NL10 et passer en NL25
- Respecter les règles
- Ne pas Tilter
- Jouer sur un site avec du Rakeback
- Jouer en euros
Je souhaite à tous mes lecteurs une bonne année 2010, d’abord la santé, puis ensuite la fortune !
mardi 29 décembre 2009
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5 commentaires:
merci pour les conseils !
"allez au charbon" : comme je joue au poker pour le plaisir, c'est surement pour cela que je ne joue pas en CG ;-)
GL pour 2010 !
Quand je dis que le cash c'est la mine!
Bravo, tu as tout résumé parfaitement !
En tant que confrère de cash game petite limite (NL25 pour moi), je te souhaite pleine réussite en 2010, enfin sauf si on se retrouve à la même table :).
A ce propos, tiens moi au courant de ta recherche de room avec rakeback, ca m'intéresse aussi !
a+.
Pas mal ton blog :)
Allez je deviens membre ! Prends cela dans le Steak !
:)
Et bonnes fêtes :)
Sympa l'article. GL pour 2010 l'ami.
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